La longue traîne : un concept-clé
pour les auteurs autoédités

En tant qu’auteur ou autrice indépendant·e, vous avez peut-être l’impression qu’un livre doit tout de suite « cartonner » pour être un succès.

Pourtant, il existe une autre approche, bien plus durable (et réaliste) : celle de la longue traîne.

Un concept marketing venu du web… qui a beaucoup à offrir à l’autoédition, et au commerce en général.

Qu’est-ce que la longue traîne ?

La longue traîne : un chemin

La longue traîne (long tail en anglais) est un concept popularisé par le journaliste américain Chris Anderson dans un article publié en 2004 dans le magazine Wired, puis dans un livre paru en 2006 (The Long Tail).

Son idée ? Sur Internet, les produits de niche — qui se vendent peu, mais régulièrement — peuvent générer autant voire plus de ventes cumulées que les quelques gros succès commerciaux.

En clair : mieux vaut 10 ventes par mois pendant 5 ans que 1000 ventes d’un coup… surtout si vous êtes autoédité·e.

Pourquoi c’est une bonne nouvelle
pour les auteurs indépendants ?

Présence sur les réseaux

Parce qu’en ligne, votre livre reste disponible 24h/24, 7j/7 : sur Amazon, Kobo, votre site personnel, les catalogues numériques…

Et surtout, votre lectorat n’est pas limité au moment de la sortie. Une personne peut découvrir votre univers des mois (ou des années) après la publication, grâce à :

– un post Instagram ou TikTok remis en avant par l’algorithme ;

– une chronique sur un blog ou un site spécialisé ;

– une mise en avant sur une plateforme ;

– une recherche de mots-clés bien placée…

Votre livre n’a pas d’obsolescence. Il reste là, prêt à trouver ses lecteurs.

Un exemple concret

Prenons deux cas de figure :

– L’auteur A vend 200 exemplaires dans le mois de lancement, puis plus rien.

– L’auteur B vend 10 livres par mois, pendant 5 ans.

Résultat : 600 livres pour l’auteur B. Sans buzz. Mais avec du temps, une niche ciblée et un travail régulier sur sa présence en ligne.

Pas besoin de miracle. Juste de persistance (et plus que ce qu’on pense).

Un exemple d'une longue traîne en librairie

Voici mon retour d’expérience sur My absolute darling de Gabriel Tallent. 

Le livre est paru aux USA en 2017 et traduit, publié, en France par les éditions Gallmeister en 2018. Il a bien évidemment eu du succès de par sa qualité et les distinctions qu’il a reçues (notamment le Prix Americana en 2018). La première édition en poche date de 2019. 

C’est un titre « coup de cœur » que j’ai poussé dans mon rayon littérature, que j’ai conseillé encore et encore, et que j’ai toujours laissé sur table, visible. C’est un livre dont je parle encore, même si je ne suis plus libraire aujourd’hui. 

Un jour, un représentant me signale que mes ventes cumulées sur l’année sont les meilleures de ses clients. Étonnée, ayant beaucoup de références dans le rayon, je me penche sur la question et réalise que mes ventes cumulées dépassent largement la centaine d’exemplaires vendus, même 3 ans après la publication initiale du livre.

La longue traîne était encore à l’œuvre. 

Comment profiter de la longue traîne en autoédition ?

Une présence h24 avec la longue traîne

Voici quelques conseils pour tirer parti de ce modèle :

– Soignez la qualité de votre livre (correction, mise en page, couverture). C’est la base : un livre professionnel dure plus longtemps !

– Optimisez vos métadonnées (titre, description, mots-clés) sur les plateformes de vente. On doit vous trouver avec votre nom, votre titre, un mot-clé. J’ai trop de fois recherché un livre sans jamais le trouver via le moteur de recherche !

– Créez du contenu régulier sur vos canaux (blog, réseaux sociaux, newsletter) pour attirer de nouveaux lecteurs au fil du temps. Régulier ne veut pas dire massif et sans plan. Il va falloir calculer tout cela. 

– Ciblez une niche : un lectorat spécifique, fidèle, qui cherchera votre type de livre. Ce sera très souvent lié à votre genre de livre.

– Travaillez votre catalogue : plus vous avez de titres disponibles, plus la longue traîne peut jouer en votre faveur. Oui, écrire un roman prend du temps : avez-vous pensé à des nouvelles qui pourraient accompagner votre univers ? D’abord une, puis deux, puis… un recueil de nouvelles ?

La longue traîne, c’est un pari sur la durée.

Longue traîne : semer des graines

Construire une carrière d’auteur indépendant, ce n’est pas forcément faire un « coup ».

C’est souvent avancer pas à pas, bâtir une présence solide, fidéliser des lecteurs au fil du temps. Dans l’autoentrepreneuriat, on parle souvent de « semer des graines », qui finissent par éclore un jour. 

Cela prend du temps et cela exige de la patience, et de l’engagement

C’est exactement ce que permet la longue traîne : transformer des ventes modestes et régulières en vraie réussite.

Pour aller plus loin

Je vous accompagne dans la finalisation professionnelle de votre manuscrit.

J’ai créé un contrat de dépôt-vente prêt à être utilisé afin de laisser vos livres en librairie en toute sécurité. 

Laisser ses livres en librairie, c’est bien.
Vendre en dédicace, c’est mieux.